A consulter:
- L'église des Cordeliers de Fribourg, Méandre Editions, Pro Fribourg, ISBN: 2-88359-003-6. Cette plaquette est en vente à l'entrée de l'église (60 pages).
- Patrimoine Fribourgeois, No 14 de décembre 2002, les Orgues du Canton de Fribourg, plaquette de 85 pages (Revue du Service des Biens Culturels).
- https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_des_Cordeliers_de_Fribourg ,
- lien pour le peintre Hans Fries: cliquer ici ,
- http://peter-fasler.magix.net/public/FRProfile/fr_cordeliers.htm (l'orgue),
- https://www.cordeliers.ch/fr/ (les Cordeliers en Suisse).
Histoire des Cordeliers à Fribourg: voir ici,
Histoire du Retable des Cordeliers de Fribourg: voir ici,
Présence de l'orgue des Cordeliers dans la base mondiale néerlandaise des Orgues; voir ici (un peu grâce à nous !).
Le facteur d'orgues Ferdinand Stemmer qui termina le travail sur cet orgue: voir ici ,
Photo aérienne de l'église des Cordelier à Fribourg: voir ici.
Ordre des Franciscains (Cordeliers en Suisse), histoire: voir ici.
Histoire et analyse du grand Retable des Cordeliers à Fribourg: voir ici.
L'église des Cordeliers à Fribourg vient d'achever, en 2005, l'essentiel de sa restauration. Nous avons passé, en janvier 2006, dans ce sanctuaire, pour y faire quelques photographies de quelques-uns des trésors qu'il abrite. Lors d'un nouveau passage en novembre 2008, nous avons effectué davantage de photographies (seconde rubrique photos).
Historique abrégé: cette église des Cordeliers de Fribourg est un témoin capital de l'architecture franciscaine en Suisse et en Europe. C'est à Fribourg que l'on rencontre, notamment, pour la permière fois, un choeur type des ordres mendiants des régions germaniques, avec une voûte gothique et une abside à 5 pans. La restauration de cet édifice a pris 17 ans. Cette restauration s'est achevée avec la consécration de l'orgue restauré en juillet 2005. Il reste à résoudre encore le problème des vitraux. Tout à côté de l'église des Cordeliers, juste en face de la cathédrale Saint-Nicolas, l'église Notre-Dame entame une longue campagne de restauration, également. Ces trois édifices majeurs de Suisse s'enchaînent d'une rue à l'autre et constituent un ensemble exceptionnel pour le visiteur à Fribourg. Une église primitive, sur l'emplacement de l'église des Cordeliers, s'est élevée vers 1275; la comtesse Elisabeth de Kibourg y fut ensevelie. Le choeur, à cette époque, était simplement polygonal à 9 pans avec voûte, le reste étant simplement plafonné de bois. Le choeur était séparé de la nef par un jubé (cloison qui sépare le choeur, destiné aux moines, de la nef où peuvent accéder les fidèles). Le choeur fut reconstruit avec 5 pans, comme actuellement, vers 1300. Des stalles du début du 14ème siècle sont installées dans le choeur, à son achèvement. Ces stalles sont parmi les plus précieuses de Suisse et exceptionnelles par leur ancienneté. Elles furent transformées en 1745, lors de la démolition du jubé. Elles comptaient 70 sièges, preuves de l'importance de la communauté franciscaine au 14ème siècle à Fribourg. La nef, primitivement plafonnée de bois et comprenant une nef centrale et 2 collatéraux, datant de 1330-40, a été démolie et remplacée par une salle rectangulaire comprenant des arcades avec des autels latéraux. Elle conservera cet aspect jusqu'au 18ème siècle. Une nouvelle nef est construite en 1745: c'est alors un vaisseau unique, plafonné, avec des chapelles latérales voûtées. De grandes baies, actuellement uniquement ornées de "grisailles", apportent une lumière importante dans l'édifice, alors que le choeur, plus étroit, plus sombre, est voûté d'ogives. La décoration peinte a été reconstituée à partir de sondages effectués notamment au-dessus de l'orgue.
Quelques oeuvres d'art majeures: l'église des Cordeliers contient plusieurs oeuvres d'art majeures de Suisse. Il faut citer essentiellement les stalles, 3 retables gothiques, l'orgue du 18ème siècle et un fameux Christ dit "à la colonne" du 15ème siècle. On remarque également une très belle chaire.
Le grand retable placé transversalement dans le choeur est une oeuvre peinte immense de 5 panneaux (plus de 7 m de long sur 2,14 m de haut). Ce retable fut commencé par Albrecht Nentz, peintre officiel de la Ville de Soleure. Il mourut sans avoir terminé son oeuvre. Plusieurs peintres furent chargés de terminer le retable (il fut livré à Fribourg en 1480). Finalement, compte tenu d'un ornement (des oeillets) figurant sur les panneaux de ce retable, on l'a baptisé "Retable du Maître à l'oeillet de Fribourg", pensant que ces oeillets pouvaient être une signature. Ce nom de "Retable du Maître à l'oeillet" est accepté par l'histoire de l'art. Ce retable fribourgeois est le chef-d'oeuvre accompli de la peinture suisse de la seconde moitié du 15ème siècle, et est fortement influencé par la peinture des Pays-Bas de cette époque. Un autre retable, dans le choeur, nettement plus petit est signé de Hans Fries, artiste peintre fribourgeois du début du 16ème siècle. Un dernier retable très précieux est placé à l'entrée de l'église, à droite, dans la première chapelle. Il s'agit d'une oeuvre en 3 panneaux du début du 16ème siècle offerte au couvent par Jean de Furno, ancien secrétaire du duc Charles III de Savoie. La sculpture a conservé sa dorure et sa polychromie d'origine. C'est une oeuvre très importante ayant subi l'influence de l'art alsacien et de la Renaissance. Ce dernier retable, dit de Jean de Furno, représente magnifiquement la Crucifixion dans une "mise en scène" où abondent les personnages sculptés; le volet gauche représente une très belle Nativité alors que le volet droit représente l'Adoration des Mages; la base du retable porte une superbe peinture représentant la Dormition de la Vierge. Ce retable de Jean de Furno est à dater de 1509 à 1513 environ.
Les trois retables, de la fin de l'époque gothique, en l'église des Cordeliers à Fribourg placent ce sanctuaire au premier plan des lieux à visiter en Suisse pour admirer des chefs-d'oeuvre de la peinture à l'articulation du gothique et de la Renaissance.
L'orgue de l'église des Cordeliers: cet instrument a été construit par le facteur Johann-Konrad Speissegger (ou Speisegger) de Schaffhouse (de 1747-1750). Ce facteur très connu à l'époque a également travaillé à la Stadtkirche d'Aarau et à la collégiale de Neuchâtel (= orgue actuellement à Vuisternens-en-Ogoz). L'orgue des Cordeliers fut révisé et complété par Aloys Mooser en 1815, revu par le facteur lucernois Goll en 1914 et restauré par la manufacture Walcker de Kleinblittersdorf en Allemagne. Cette dernière ayant cessé ses activités, c'est le facteur suisse Ferdinand Stemmer de Zumikon (canton de Zürich) qui a terminé l'ouvrage. Cet orgue comprend 26 jeux et est à traction mécanique. La façade de cet orgue est très typique du baroque tardif de l'Allemagne du Sud.
Nouvelles photographies des retables (les panneaux étant fermés): lors d'un concert de l'Avent auquel nous étions conviés, le 12 décembre 2008, nous avons eu la très grande chance, outre d'entendre l'orgue des Cordeliers, de pouvoir photographier les panneaux des retables dans leur position FERMÉE. En effet, les retables ouverts présentent des oeuvres majeures de l'art de la peinture des 15 et tout début 16èmes siècles. Les panneaux, fermés, présentent des oeuvres picturales exceptionnelles, d'un niveau de perfection rarement atteint et certainement unique en Suisse. Le retable du Maître à l'Oeillet, placé dans le choeur, lorsqu'il est fermé, offre au regard une fabuleuse représentation de l'Annonciation: une composition vraiment exceptionnelle datant, selon les estimations, de la toute fin du 16ème siècle. On décèle des influences notables de Rogier van der Weyden (peintre des Pays-Bas méridionaux). Quant au retable de Jean de Furno, lorsqu'il est fermé, il montre une remarquable Annonciation peinte sur le panneau à notre gauche et, à notre droite, sur le panneau fermé, on admire une représentation du Couronnement de la Vierge. Ces peintures, du tout début du 16ème siècle, sont absolument remarquables et montrent une influence en provenance de l'art du Haut-Rhin. [Nous remercions les artistes de ce concert, MM Olivier Delessert à l'orgue et Michel Reuter au violon baroque, de nous avoir créé l'opportunité de découvrir ces retables fermés et leurs peintures remarquables].
Composition de l'orgue:
Grand-Orgue avec Bourdon 16', Principal 8', Bourdon 8', Salicional 8', Prestant 4', Flaut (Flûte) 4', Quinte 3', Doublette 2', Sesquialtera, Fourniture 3r, Cymbale 2r, Cornet 5r (depuis le Do³), Trompette 8' (en Basses et Dessus).
Positif de dos avec Coppel 8', Principal 4', Rohr-Flaut (Rohrflöte, Flûte à cheminée) 4', Nazard 3', Flageolet 2', Terzian, Octave 1', Cymbale 2r, Tremblant.
Pédale avec Principalbass 16', Octavbass 8', Rauschbass 4' + 2', Bombarde 16', Fagotto (Basson) 8'.
[Consulter notre rubrique spéciale sur les jeux de l'orgue: cliquer ici ].
En guise de vignette agrandissable, nous mettons un cliché personnel (début 2006) de l'orgue Speissegger de l'église des Cordeliers de Fribourg. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. Les autres clichés figurent dans la rubrique " photos " attenante à cette page de texte (pour 2006). Les nouvelles photographies effectuées en novembre 2008 figurent dans la seconde rubrique " photos " attenante à cette page de texte. De nouvelles photographies personnelles (concernant les peintures des retables fermés), clichés datant du 12 décembre 2008, sont exposées dans la troisième rubrique " photos " attenante à cette page de texte.
Page révisée et augmentée en juillet 2020.
Rappel pour la Ville de Fribourg: les Réformés dispose d'un Temple que voici dans ce lien, avec un orgue également présent.