Le premier avril 2009, nous avons visité le Temple de Sonceboz-Sombeval, dans le vallon de St-Imier (canton de BE, district de Courtelary) [nos remerciements vont au Pasteur de cette paroisse, pour sa coopération, son amabilité, ses renseignements].
Un peu d'histoire: pour cette rubrique, nous utilisons des renseignements disponibles sur le site Internet de la Paroisse de Sonceboz-Sombeval (étude présentée en octobre 1966, pour le 1100-ème anniversaire de l'église Ste-Agathe, par Charles Simon Fils, ancien Pasteur à Sonceboz-Sombeval). Un premier acte mentionnant Sombeval date de 866, et il atteste que l'Abbaye de Moutier-Grandval y possède des biens. Sombeval signifie "Haute Vallée" et la chapelle du village est dédiée à Sainte Agathe (jeune Sicilienne de Palerme qui avait refusé de se prosterner devant des idoles et qui fut supliciée et brûlée vive vers l'an 251). Ste-Agathe était considérée comme protectrice des biens contre la foudre et l'incendie, selon la tradition. Jusqu'à la Réforme, Sonceboz-Sombeval fut donc rattaché à la Prévôté de Moutier-Grandval; toutefois la paroisse de Sonceboz-Sombeval appartenait au diocèse de Lausanne. L'évêque de Lausanne nommait le curé sur proposition des chanoines de Moutier. Sonceboz-Sombeval adopte la Réforme en mars 1530. Guillaume Farel, réformateur, vient prêcher dans les églises du Vallon de St-Imier. Le district de Courtelary, dont fait partie Sonceboz-Sombeval est annexé par la France en 1797 (Départements du Mont-Terrible, puis du Haut-Rhin). En 1815, suite au Congrès de Vienne, ce district est rattaché au canton de Berne.
L'église Ste-Agathe: pendant près de 900 ans, la chapelle Ste-Agathe de Sonceboz-Sombeval ne subit guère de transformation. Le sanctuaire se présentait (vers 1730 environ) avec une nef et un choeur rectangulaires. Il n'y avait pas encore de tour. Il n'y avait qu'un clocheton ne pouvant contenir qu'une cloche. En 1732, des réparations urgentes furent faites. Il y eut également un agrandissement: le mur Nord fut déplacé de 1,80 m et le clocheton reconstruit pour accueillir deux cloches. Le choeur fut agrandi pour être englobé dans la nef, ce qui lui enleva un peu de son caractère plus intime de sanctuaire orienté avec un choeur, bien visible, dirigé vers l'Est. En 1866, la nef est allongée de 5 m vers l'Ouest, avec la construction d'une galerie pour un orgue. La chaire est aussi déplacée (elle passe du mur méridional au côté oriental). Des oeils-de-boeuf sont percés pour améliorer l'éclairage. Le clocheton est supprimé et remplacé par un grand clocher monumental. Il contiendra alors 4 cloches (les plus anciennes datent de 1824). Si l'aspect extérieur de ce Temple n'a guère changé depuis 1866, une transformation intérieure eut lieu en 1927: chauffage électrique installé, orgue descendu de la galerie pour être adossé au mur oriental du Temple, chaire abaissée. En 1954: nouvelle transformation avec électrification et harmonisation des cloches (remplacement de l'une d'entre elles un peu "discordante" au sein du "quatuor" du clocher !).
Les vitraux: le Temple de Sonceboz est décoré de vitraux très caractéristiques du 19ème siècle. Les grandes baies n'offrent pas de vitraux très remarquables, mais les oeils-de-boeuf sont intéressants, très typés des années 1870 environ, et ce sont eux que nous mettons dans la rubrique photographique attenante.
Les deux peintures du mur Nord: voici deux tableaux remarquables, malheureusement non signés et non datés. Toutefois, on peut être presque certain que ces peintures, assez monumentales, datent des années 1925-35: elles nous rappellent fortement la peinture murale monumentale d'un certain Philippe Robert, lequel s'illustra dans la décoration du Temple voisin de Chaindon. Nous activons nos recherches à propos de ces deux peintures très intéressantes et non identifiées, au moment où nous rédigeons ces lignes. Une correspondance récente avec le Pasteur R. Riesen de Sonceboz nous apporte les précisions extrêmement utiles suivantes, confirmant ce que nous avions pressenti, un peu par flair, à force de nous intéresser à l'art ! Voici ce qu'il écrit: "Cher Monsieur, merci pour votre demande. Effectivement, les deux tableaux du temple sont d'un peintre Robert, de la fameuse dynastie des Robert, un descendant de la famille s'était approché de la paroisse, pour offrir les tableaux (plutôt que de les laisser dans un lieu fermé) et pour les mettre en valeur, vers l'année 1996 je crois (en tous cas autour de cette année)". Il est probable que ces deux peintures soient de Philippe Robert.
L'orgue: l'instrument actuel est un très bel orgue de la Manufacture Kuhn de Männedorf (canton de Zurich). Il date de 1969 et est à traction entièrement mécanique. Il comporte 16 jeux sur deux claviers et pédalier. Voici le lien direct menant à cet instrument dans le site de la Manufacture Kuhn: cliquer ici .
Composition de l'orgue Kuhn du Temple de Sonceboz-Sombeval (vérifiée à la console en avril 2009):
Grand-Orgue: Montre 8', Flûte à cheminée 8', Prestant 4', Cor de chamois 4', Quarte de Nasard 2', Mixture 4r 1 1/3', Trompette 8'.
Positif intérieur (expressif): Bourdon 8', Flûte bouchée 4', Sesquialtera 2 2/3', Principal 2', Larigot 1 1/3', Cymbale 3r 1'.
Pédale: Soubasse 16', Flûte à fuseau 8', Piffaro 4' + 2'.
Accessoires disponibles au pied: Positif en/hors, GO en/hors, Pédale en/hors, Trompette 8' en/hors. Pédale expressive pour le Positif. Accouplements: I/II, P/II, P/I.
[Se rappeler notre rubrique sur les noms de jeux à l'orgue: cliquer ici ].
Lien Internet:
- https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/000275/2013-05-24/ (notice historique sur Sonceboz-Sombeval).
- l'orgue figure dans la Base mondiale néerlandaise des Orgues: voir ici.
Ci-dessus, en guise de vignette agrandissable de cette page, nous mettons un cliché personnel de l'orgue Kuhn (1969) du Temple de Sonceboz-Sombeval. Les autres clichés personnels figurent dans la rubrique " photos " attenante à cette page de texte.
Les catholiques du lieu peuvent se rendre à la grande église catholique de St-Imier: voir ici, notre article et photos.
Page relue et corrigée en juin 2020. Révision en novembre 2024.