Courtelary est un gros bourg qui se situe sur la route menant de St-Imier en direction de Bienne . Courtelary est déjà mentionné en l'an 962. Ce nom vient probablement de la cour d'un Bourguignon du nom d'Alaric. Courtelary appartenait alors à l'abbaye de Moutier-Grandval. Le Chapitre de St-Imier possédait aussi des terres sur le territoire de Courtelary. Primitivement, Courtelary appartenait donc à l'Evêché de Bâle; mais l'influence bernoise, notamment biennoise, se fait de plus en plus sentir. Les Biennois apportent la Réforme à Courtelary, contre la volonté des habitants (vers 1530). En 1604, une Cour de Justice est installée à Courtelary. En 1606, le village devient le siège des baillis d' Erguël . En 1792, les troupes françaises envahissent l'Evêché de Bâle. De 1797 à 1815, le District de Courtelary appartient à la France et est le chef-lieu d'un Canton du Département du Mont-Terrible. En 1800, ce Département du Mont-Terrible est rattaché à celui du Haut-Rhin. Lors du Congrès de Vienne, en 1815, l'Erguël (et donc Courtelary) est rattaché au canton de Berne. En 1831, Courtelary devient Préfecture.
L' église de Courtelary est un édifice intéressant. Primitivement, il s'agissait d'un temple datant de l'époque romane probablement. Mais la construction majeure est des 15, 16 et 17ème siècles (une arcade d'une fenêtre du choeur porte la date de 1642 ). Les fresques mises à jour dans le choeur sont datées, par les spécialistes, du 15ème siècle . Il s'agit de rares témoins de cette époque reculée. Le temple possède un clocher bien bernois, comme on en voit ailleurs dans ce canton (il servait aussi de tour de guet). Le temple de Courtelary fut agrandi en style néo-roman, le choeur restant la partie la plus ancienne et historiquement la plus intéressante.
Le temple de Courtelary possède, malgré sa relative exiguïté, deux orgues (fait rare dans nos contrées jurassiennes !). Le premier orgue, le plus ancien, est un instrument de la manufacture zürichoise Kuhn (année 1935 , opus 757), avec 2 claviers et pédalier. La position de cet orgue est assez spéciale: il est placé sur une petite tribune, aux arcatures néo-romanes, directement en vue plongeante sur le choeur du temple. La console est à peine visible, placée en direction de la nef. Les grands tuyaux sont à droite de l'organiste, alors qu'une élégante façade (Montre) donne sur la nef. Le second orgue est un instrument de la manufacture Späth-Orgelbau de Rapperswil (date: 1986 ). Il comporte 2 claviers et pédalier et est d'esthétique CLAIREMENT néo-baroque . Si bien qu'avec ces 2 instruments, il est possible de jouer des pages baroques avec l'orgue Späth, et des pages symphoniques avec l'orgue Kuhn: deux mondes sonores différents mais très attractifs. Si l'orgue Kuhn donne dans le choeur, l'orgue Späth est placé au fond de la nef, dans une élégante arcature gothique, face au choeur.
Composition de l'orgue Späth :
Clavier 1 : Grand-Orgue avec Bourdon 16', Montre 8', Bourdon 8', Prestant 4', Nazard 2 2/3', Doublette 2', Tierce 1 3/5', Fourniture 4r 2', Cromorne 8'.
Clavier 2 : Bourdon 8', Flûte 4', Doublette 2', Cornett 3r 2 2/3', Voix humaine 8'.
Pédale : Soubasse 16', Basse 8', Trompette 8'.
Accouplement à tiroir pour les claviers. Une composition néo-baroque pure. Du grand art pour ceux qui ne veulent jouer que sur ce type d'instrument.
Composition de l'orgue Kuhn de Courtelary (renseignements: cliquer ici): nous l'avons relevée à la console.
Premier groupe de jeux : Bourdon 8', Flûte 4', Montre 8', Prestant 4', Doublette 2', Fourniture 4r.
Second groupe de jeux : Trompette 8', Hautbois 8', Cymbale 1', Tierce 1 3/5', Piccolo 2', Nasard 2 2/3', Flûte à cheminée 4', Principal 4', Flûte 8', Bourdon 8', Tremolo.
Pédale : Soubasse 16', Echobass 16'.
Accouplements: I/II, P/II-4', P/II, P/I. Kuhn de 1935, entretenu. Opus No 757. Un joli petit instrument aux sonorités probablement poétiques !
Liens divers à ouvrir :
En guise de vignette agrandissable de cette page, nous mettons une photo personnelle de l'orgue Späth de Courtelary. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. Les autres photos de Courtelary figurent dans la rubrique "photos" attenante à cette page de texte.
Page mise à jour en juin 2019 en raison du changement du site Kuhn ! Puis relecture et compléments apportés en mai 2020. Révision en juillet 2024.
Petit commentaire historique tiré du Dictionnaire Historique de la Suisse en ligne: "L'extension du culte de Saint Imier fut à l'origine de la construction, au Xe ou XIe s., d'une petite église, agrandie en 1372, 1642 et 1773 (peintures murales de la fin du XIe s., révélées par la restauration de 1933-1936). La paroisse (diocèse de Lausanne, décanat de Saint-Imier), qui comprend Cormoret, est attestée déjà au XIIIe s".
Il existait à Courtelary une église catholique qui, après désacralisation, à été récemment démolie: Pour des raisons financières, mais aussi pastorales et sociales, la paroisse catholique du Vallon de St-Imier a décidé de démolir cet édifice conçu pour être provisoire, pour faire place à un nouveau complexe dhabitation. Ces dernières années, léglise, fermée en hiver, naccueillait plus que deux messes par mois. Elle a été désacralisée en septembre 2017. Les matériaux seront triés et recyclés. «LEglise en tant quédifice va disparaître, mais la communauté composée des paroissiens et des gens du village reste et vit autrement cette présence. Ce sera le cas au travers du projet qui va sinscrire dans le cadre de la continuité de la vie de lEglise à Courtelary». Voir le lien qui suit.