Bibliographie :
- la Collégiale d'Arlesheim, Guide d'Art Schnell No 858 (année 1990), 2ème édition française de 1993, Verlag Schnell & Steiner, München - Zürich, imprimé à Münich, Allemagne (1990).
- Eglises et Monastères suisses, par K. Speich et H.R. Schläpfer, Editions Ex Libris, Zürich, 1979 (imprimé en Suisse).
- Une monographie avec des vidéos et la composition de l'orgue: cliquer ici .
Quelques sites Internet parlant d'Arlesheim :
- https://www.arlesheim.ch/ ; l'orgue: cliquer ici ,
- https://de.wikipedia.org/wiki/Arlesheim ,
- https://www.metzler-orgelbau.ch/htm/organs/arlesheim.htm (autre lien), et aussi ici, et aussi ici, et enfin ici,
- https://www.organartmedia.com/de/j-a-silbermann-metzler (orgue) et composition des jeux de l'instrument,
- https://www.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-1483-6-6-1/ (les facteurs Silbermann en Europe et en Alsace),
- cet orgue exceptionnel figure bien sûr dans la Base mondiale des Orgues: voir ici (avec plusieurs belles photos avec notre lien),
- https://de.wikipedia.org/wiki/Arlesheimer_Dom (monographie du Dom avec la composition de l'orgue),
- https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/001191/2010-10-06/ (histoire d'Arlesheim),
- Lionel Rogg joue à cet orgue exceptionnel: écouter ici,
- autre prestation aux claviers de cet orgue: écouter ici.
- https://www.picswiss.ch/10-BL/s-BL-100/sBL-101-87.html (église réformée d'Arlesheim, avec un orgue de la Manufacture de St.-Martin, canton de NE: 1973 = III/P/32).
Un peu d'histoire : par quel cheminement de l'histoire pouvons-nous admirer, dans la campagne bâloise, l'un des plus beaux monuments de l'architecture de la fin du 17ème siècle avec sa parure triomphale du 18ème siècle, notamment ses orgues de J. A. Silbermann (1761) ? Arlesheim, c'est un diamant posé à l'orée du Rhin, annonçant le prestigieux art baroque qui fleurit en Allemagne, mais aussi en Suisse occidentale. La Collégiale (Dom), la place, sont un ensemble remarquable, d'allure méridionale, qui attire les amateurs d'art et aussi les amateurs de belles orgues.
Cette fabuleuse église d'Arlesheim fut construite, vers 1678 à 1681, par un architecte très connu à l'époque, originaire du Val Mesolcina : Giacomo Angelini. Des architectes tessinois originaires de cette vallée, le Val Mesolcina, étaient très connus à cette époque en Allemagne (Bavière), en Autriche, mais aussi en Italie, notamment à Rome, où ils recevaient même des commandes papales (on mentionnera Domenico et Carlo Fontana, Carlo Maderna, Francesco Borromini...). Au moment de la Réforme, les Princes-Evêques de Bâle, vers 1529, durent quitter la cité bâloise pour d'abord se réfugier en Alsace (à Altkirch). Puis ils allèrent s'établir à Porrentruy où ils se fixèrent et laissèrent les traces architecturales splendides de leur passage (voir nos rubriques sur Porrentruy). Le Chapitre (les Chanoines) s'étaient, quant à eux, réfugiés à Fribourg-en-Brisgau, avec le consentement du Roi Ferdinand résidant à Spire. Porrentruy était sous juridiction française, celle de Besançon, à l'époque. Suite à des troubles, le Chapitre bâlois dut se "replier". On cherchait un endroit, proche de Bâle et de l'Alsace et de la province de Bade : Arlesheim parut être l'endroit idéal pour "piloter" la Contre-Réforme ! Giacomo Angelini, architecte tessinois, méridional, conçut pour le retour du Chapitre bâlois dans sa région, cette merveilleuse place d'Arlesheim avec sa cathédrale superbe, formant un ensemble exceptionnel. Nous ignorons cependant presque tout de la décoration intérieure baroque d'origine (dernier quart du 17ème siècle) ; en effet, l'ensemble de la collégiale subit une profonde restauration durant les années 1759 à 61, 1761 étant la date à laquelle Silbermann construisit sont Grand Orgue. L'église fut aussi agrandie et allongée. La transformation se fit sous la direction de l'architecte Franz Anton Bagnato, membre de l'Ordre Teutonique. Le responsable de l'exécution des stucs est Francesco Pozzi, également tessinois. Certaines fresques, notamment celles du choeur sont du Maître Giuseppe Appiani (1760), peintre de la Cour électorale de Mayence. Ces fresques illustrent des scènes de la vie de Marie. Le Maître fresquiste déploie à Arlesheim une virtuosité exceptionnelle dégageant une harmonie vaporeuse unique dans cette architecture lumineuse. Arlesheim est riche de nombreuses oeuvres d'art : outre les orgues de Silbermann (magnifiquement remises en valeur par l'exceptionnel travail du facteur zürichois Metzler de 1959 à 1962), il y a les stalles de 1761 (sculptées dans un atelier de Rheinfelden), une statue de Sainte-Odile du 15ème siècle en bois polychrome, une statue de la Vierge et l'Enfant du 16ème siècle (bois polychrome), une statue de Saint-Sébastien, d'origine italienne, datant du 18ème siècle.
Les Orgues : l'instrument que l'on admire aujourd'hui est en fait le 3ème instrument d'Arlesheim. Le buffet actuel est l'oeuvre du sculpteur Ketterer de Colmar. André Silbermann et son fils construisirent près de cent instruments en Alsace, en Bade et aussi en Suisse. L'orgue d'Arlesheim est un grand Silbermann qui ne fut pas épargné par la vague romantisante du 19ème siècle (transformation par un facteur du nom de Weigle). L'instrument actuel, sur lequel de nombreux enregistrements prestigieux ont été accomplis (par exemple ceux de l'organiste Lionel Rogg, mais aussi de Karl Richter), contient encore 20 jeux Silbermann d'origine aux trois niveaux sonores des claviers (Grand Orgue, Positif, Echo, + Pédale). Le facteur Metzler a réalisé à Arlesheim une restauration / restitution exemplaire de l'orgue Silbermann en effectuant de longues études, notamment sur l'orgue Silbermann du Temple-Neuf de Strasbourg (étude du pédalier, notamment). Pour mémoire, rappelons qu'un précédent buffet d'orgue destiné à Arlesheim est parvenu à l'église St Marcel de Delémont.
Composition de l'orgue d'Arlesheim :
Grand-Orgue = Bourdon 16' *, Bourdon 8' *, Montre 8' *, Prestant 4' *, Nazard 2 2/3' *, Doublette 2' *, Tierce 1 3/5' *, Sifflet 1' *, Cymbale II, Fourniture III, Trompette 8', Voix humaine 8', Grand Cornet 8' *, Tremblant.
Positif de dos = Bourdon 8' *, Prestant 4' *, Flûte 4' *, Nazard 2 2/3' *, Doublette 2' *, Tierce 1 3/5' *, Larigot 1 1/3', Fourniture III, Cromorne 8', Tremblant.
Echo-Récit = Bourdon 8' *, Prestant 4' *, Nazard 2 2/3', Doublette 2', Tierce 1 3/5', Trompette de Récit (Dessus) 8', Fagott (Dessous) 8'.
Pédalier = Soubasse 16' *, Octave-Basse 8' *, Quinte 5 1/3' *, Prestant 4', Fourniture III, Bombarde 16', Trompette 8', Clairon 4'.
Accouplements: Pos./GO, GO/Ped. [Les jeux marqués d'un astérisque sont de Silbermann].
En 2004, l'orgue d'Arlesheim avait souffert de l'atmosphère sèche des hivers (chauffage). Il était devenu nécessaire de relever cet orgue superbement restitué par le facteur Metzler, dans les années 1960. La composition ne fut pas modifiée, mais l'instrument, soigneusement démonté et transporté dans les ateliers alsaciens du facteur Gaston Kern (Hattmatt). Les cuirs furent réparés, changés. Les sommiers furent révisés. Remonté à Arlesheim, l'orgue fut réaccordé et réharmonisé dans le même style que celui choisi par Metzler. L'expert de ces travaux récents fut le Dr Marc Schaefer.
En bonus: église réformée d'Arlesheim. Ci-dessous, dans cette page: vue de l'orgue de cette église réformée.
En guise de vignette agrandissable de cette page, nous mettons un cliché personnel de l'orgue du Dom d'Arlesheim (août 2006). Cliquer sur l'image pour l'agrandir. Les autres clichés figurent dans la rubrique "photos" attenante à cette page de texte.
Page corrigée en avril 2024.